Samedi 9 novembre à 15 h 00
À la médiathèque de Plourin-lès-Morlaix
Rencontre avec l'auteur, Anne Guillou, pour son livre : Dommage de guerre
Entrée libre
Télégramme – 4 mars 2013
Pour son deuxième roman,
Anne Guillou s'inspire d'un fait divers, arrivé en août 1944, à
Guiclan, afin de raconter l'histoire tragique de son personnage
principal, Louise.
Été
1944, le débarquement des alliés a eu lieu quelques mois avant et
les troupes de la Libération sont en route vers Brest. C'est dans le
contexte de l'effervescence de la Libération de Morlaix que
s'inscrit le nouvel ouvrage d'Anne Guillou, « Dommage de guerre ».
L'auteur et sociologue, née à Guiclan, s'est inspirée d'un fait divers qui s'est produit à Guiclan justement.
Un « fait oublié»
« Ce roman parle de la
rencontre d'un moment historique important et de la vie d'un petit
village breton. Les éléments s'entrechoquent alors tragiquement »,
commence-t-elle. C'est grâce aux souvenirs du général François
Prigent, qui a passé son enfance dans la commune et a évoqué le
drame dans un écrit, qu'Anne Guillou découvre ce « fait oublié ».
Elle plonge alors dans des documents d'archives américains et
français pour en savoir davantage. En effet, une jeune femme a été
assassinée en août 1944, à Locmenven, par un soldat américain. En
décembre de la même année, après un procès devant la Cour
martiale, le soldat est pendu en public. Anne Guillou développe : «
Je m'inspire de ce fait divers pour raconter l'histoire du personnage
de Louise, une jeune mère de famille qui sera victime d'un viol et
assassinée par un soldat américain noir, alors que les hommes du
village de Kernon sont à la moisson. J'ai bien inventé tous ces
lieux et personnages », précise-t-elle. Dans ce roman, elle décrit
le microcosme paysan, un sujet qu'elle a étudié en tant que
sociologue. Elle propose, aussi, de comprendre la complexité de
l'histoire trouble de la Libération. Elle rappelle les moments de
liesse populaire lors de l'arrivée des Américains à Morlaix, les
exactions commises par les Allemands et souligne « la dangerosité »
d'une armée de libération.
Un axe historique presque nouveau tant le mythe des libérateurs est compliqué à dénouer.
Un axe historique presque nouveau tant le mythe des libérateurs est compliqué à dénouer.
Portrait féminin tragique
Attachée aux portraits de femme, son premier roman, « Noces maudites », publié en 2010, relatait l'histoire d'une mère infanticide au XIXe siècle. Elle continue à inventer des personnages féminins au destin tragique et à présenter leur contexte d'existence en s'attachant aux détails de leurs univers de vie. « Lorsque j'écrivais des ouvrages de sociologie, j'ai dû développer une écriture conceptuelle. Je prenais, alors, mes récréations en écrivant des fictions, des recueils de nouvelles. Maintenant que je suis à la retraite, je prends beaucoup de plaisir à écrire des romans qui sont aussi un formidable outil de commentaire social. J'ai trouvé un grand bonheur car je n'ai plus besoin de démontrer, je n'ai besoin qu'à émouvoir », conclut-elle. Elle présentera son roman, samedi 9 novembre, à la médiathèque, à 15 h. « Dommage de guerre », Collection Amarante, édition L'Harmattan,