24 oct. 2013

Rencontre avec l'auteur Anne Guillou


Samedi 9 novembre à 15 h 00
À la médiathèque de Plourin-lès-Morlaix
Rencontre  avec l'auteur, Anne Guillou, pour son livre : Dommage de guerre

Entrée libre






Télégramme – 4 mars 2013
Pour son deuxième roman, Anne Guillou s'inspire d'un fait divers, arrivé en août 1944, à Guiclan, afin de raconter l'histoire tragique de son personnage principal, Louise.
Été 1944, le débarquement des alliés a eu lieu quelques mois avant et les troupes de la Libération sont en route vers Brest. C'est dans le contexte de l'effervescence de la Libération de Morlaix que s'inscrit le nouvel ouvrage d'Anne Guillou, « Dommage de guerre ».

L'auteur et sociologue, née à Guiclan, s'est inspirée d'un fait divers qui s'est produit à Guiclan justement.

Un « fait oublié»

« Ce roman parle de la rencontre d'un moment historique important et de la vie d'un petit village breton. Les éléments s'entrechoquent alors tragiquement », commence-t-elle. C'est grâce aux souvenirs du général François Prigent, qui a passé son enfance dans la commune et a évoqué le drame dans un écrit, qu'Anne Guillou découvre ce « fait oublié ». Elle plonge alors dans des documents d'archives américains et français pour en savoir davantage. En effet, une jeune femme a été assassinée en août 1944, à Locmenven, par un soldat américain. En décembre de la même année, après un procès devant la Cour martiale, le soldat est pendu en public. Anne Guillou développe : « Je m'inspire de ce fait divers pour raconter l'histoire du personnage de Louise, une jeune mère de famille qui sera victime d'un viol et assassinée par un soldat américain noir, alors que les hommes du village de Kernon sont à la moisson. J'ai bien inventé tous ces lieux et personnages », précise-t-elle. Dans ce roman, elle décrit le microcosme paysan, un sujet qu'elle a étudié en tant que sociologue. Elle propose, aussi, de comprendre la complexité de l'histoire trouble de la Libération. Elle rappelle les moments de liesse populaire lors de l'arrivée des Américains à Morlaix, les exactions commises par les Allemands et souligne « la dangerosité » d'une armée de libération.
Un axe historique presque nouveau tant le mythe des libérateurs est compliqué à dénouer.

Portrait féminin tragique


Attachée aux portraits de femme, son premier roman, « Noces maudites », publié en 2010, relatait l'histoire d'une mère infanticide au XIXe siècle. Elle continue à inventer des personnages féminins au destin tragique et à présenter leur contexte d'existence en s'attachant aux détails de leurs univers de vie. « Lorsque j'écrivais des ouvrages de sociologie, j'ai dû développer une écriture conceptuelle. Je prenais, alors, mes récréations en écrivant des fictions, des recueils de nouvelles. Maintenant que je suis à la retraite, je prends beaucoup de plaisir à écrire des romans qui sont aussi un formidable outil de commentaire social. J'ai trouvé un grand bonheur car je n'ai plus besoin de démontrer, je n'ai besoin qu'à émouvoir », conclut-elle. Elle présentera son roman, samedi 9 novembre, à la médiathèque, à 15 h. « Dommage de guerre », Collection Amarante, édition L'Harmattan,